Soutenir les apprentissages : stratégies pour mieux étudier
Introduction
La façon de réviser les notes de cours a un impact important sur les performances des élèves dans les examens. Les enfants ont tendance à faire une révision qui demande peu d’efforts, soit la relecture ou un simple surlignage. D’autres se lancent dans la réécriture complète de leurs notes pour les rendre plus jolies, ce qui peut être extrêmement long. Malheureusement, ces pratiques ne sont pas efficaces.
Juste après le cours : réviser les notes
Réviser ses notes de cours le jour même qu’elles ont été prises permet à l’élève de les compléter. Cette première relecture devrait lui permettre de combler les informations manquantes et clarifier une explication donnée durant le cours pendant que le tout est encore frais en mémoire.
Voici quelques stratégies pour réviser ses notes de cours :
Surligner les informations clés telles que les concepts, les arguments, les dates, etc.
Utiliser la marge pour :
Ajouter la définition d’un mot;
Rendre un concept plus concret; avec un exemple.
Reformuler ou synthétiser une explication.
Ajouter des éléments graphiques tels que des flèches pour lier des informations entre elles ou des étoiles pour identifier les informations les plus importantes.
Créer des cartes éclair.
Lors des séances de révision : comprendre pour mieux mémoriser les informations
Réviser ses notes, c’est bien plus que seulement les mémoriser : il faut aussi comprendre la matière, les mots, les concepts.
La base : comprendre les mots!
Si un paragraphe contient des mots que l’enfant ne maîtrise pas assez bien, sa compréhension en sera affectée. Les enfants ont de la difficulté à s’en rendre compte, car ils surestiment leurs connaissances du vocabulaire employé. Ils ont un sentiment de familiarité avec les mots de leurs notes de cours, car ils ont entendu leur enseignant les employer à plusieurs reprises ou ils les ont lus dans leur manuel scolaire. Ainsi, ils croient à tort bien les connaître, tout simplement parce qu'ils ont beaucoup entendu ces mots.
Apprenez à votre enfant à se tester : lorsqu’il révise ses notes de cours, demandez-lui de vous donner la définition des mots clés utilisés. S’il parvient seulement à donner un exemple en l’utilisant dans une phrase ou qu’il le confond avec d'autres mots qui sont reliés, ça signifie que la connaissance du mot n’est pas suffisante. S’il parvient à donner la définition générale du mot (comme on peut le lire dans le dictionnaire), sa compréhension est alors adéquate.
Si votre enfant ne maîtrise pas assez bien un mot, il est important de lui donner l'habitude de chercher la connaissance manquante en l’encourageant à lire la définition du mot dans le lexique de son manuel ou un dictionnaire. Relisez ensuite avec lui le paragraphe contenant ce mot pour lui montrer l’impact que cela a eu sur sa compréhension. Ça va l’encourager à fournir cet effort à nouveau la prochaine fois qu’il lira un mot mal maîtrisé.
La technique de Feynman
Cette technique consiste à essayer d'expliquer ce que l’on sait de façon simple. On peut la résumer en 3 étapes :
Pour commencer, on demande à notre enfant de mettre de côté ses notes et ses livres puis d’expliquer à l'oral ou sur une feuille de papier tout ce qu’il sait sur le sujet qu’il étudie. Précisez que son explication doit être simple, comme s’il voulait l’enseigner à un autre enfant. Demandez-lui d’utiliser ses propres mots pour qu’il fasse l’effort de formuler lui-même ses explications sans utiliser des phrases apprises par cœur.
À cette étape, on revoit avec notre enfant ses explications et on identifie avec lui les endroits où il manque des informations et ceux qui sont moins clairs.
À cette étape, l’enfant doit retourner dans ses notes ou dans ses manuels pour revoir les concepts non maîtrisés qui ont été identifiés à l’étape précédente.
Une fois ces trois étapes réalisées, on retourne à l’étape 1 pour vérifier que l’enfant est capable de passer cette étape sans difficulté. Si ce n’est pas le cas, on poursuit avec les étapes 2 et 3 jusqu’à ce que l’étape 1 soit bien maîtrisée.
Se demander «pourquoi?»
« Pourquoi est-ce vrai? »
« Pourquoi est-ce que cela a du sens? »
« Pourquoi ce concept serait-il vrai ici et faux dans cet autre contexte? »
Ce questionnement est particulièrement adapté pour les matières scientifiques, telles que les mathématiques, la physique, la biologie et la chimie.
En se posant ces questions pendant son étude, l’enfant traite l’information en profondeur, ce qui l’aide à mieux comprendre. De plus, cela favorise l’intégration et l’organisation des nouvelles connaissances avec celles déjà connues, ce qui améliore leur mémorisation.
Pour les enfants qui rencontrent des difficultés dans un cours, cela leur permet également d'identifier précisément ce qu’ils comprennent moins bien, c’est-à-dire les concepts pour lesquels ils ne parviennent pas à répondre à ces questions et qui mériteraient d’être étudiés à nouveau.
Un peu plus sur l'autrice
Détentrice d’un doctorat en neuropsychologie, Frédérique Escudier a acquis une solide expertise en tant que neuropsychologue en travaillant auprès d’enfants, d’adolescents et d’adultes aux prises avec des difficultés d’apprentissage. Au cours de sa carrière, elle s’est spécialisée en neurosciences de l’éducation et plus particulièrement en meilleures stratégies d’étude validées par la science. Elle est coauteure du livre Savoir apprendre pour réussir.