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4 stratégies pour faciliter la compréhension d’un roman

Secondaire

Introduction

C’est en lisant qu’on devient lecteur. 

 

La première étape de ce processus est donc… de lire. Ô surprise ! Toutefois, pour bien des élèves, c’est une tâche rebutante. Certains évitent délibérément la lecture de leur roman, car cela leur paraît trop ardu. D’autres se lancent, mais peinent à suivre le fil conducteur de l’intrigue. Faire la lecture d’un roman est loin d’être une chose rare au secondaire. Alors, comment aider ces élèves à persévérer dans cette tâche et faciliter leur compréhension ?

L’enseignement explicite pour favoriser la réussite de tous

Comment favoriser la réussite de tous les élèves en lecture par l'enseignement explicite ?

L’importance de l’enseignement explicite des stratégies de lecture pour les élèves du secondaire ne doit pas être sous-estimée. Souvent, on néglige cet aspect de l’apprentissage en considérant qu’en vieillissant, les élèves ont acquis suffisamment de stratégies pour lire de manière autonome des œuvres longues. Qu’en est-il des élèves avec des difficultés d’apprentissage ? Des élèves allophones ? Cette idée creuse un grand écart de réussite au sein de ces personnes d’une même classe et ne favorise pas la réussite de tous. 

 

Lorsque les élèves sont confrontés à des lacunes de connaissances et de compétences dans une tâche, l’enseignement devient une ressource précieuse pour leur parcours scolaire. Il est donc primordial de les aider à améliorer leur capacité de lecture en continuant à enseigner explicitement des stratégies adaptées aux caractéristiques des textes étudiés. De cette façon, tous pourront comprendre et apprécier pleinement les romans lus en classe, indépendamment de leurs difficultés. 

 

Cependant, il est important de garder à l’esprit qu’une stratégie de lecture unique ne suffira pas à répondre aux besoins différents de tous les élèves. Il est donc essentiel de planifier dès le départ l’enseignement d’une variété de stratégies. Chacune d’elles devrait être explorée en profondeur afin de permettre aux élèves de se l’approprier de façon autonome. Idéalement, lorsqu’une stratégie est enseignée, elle n’est pas ensuite mise de côté pour le restant de l’année scolaire. On y revient, quand le contexte de lecture s’y prête.

Pour en savoir plus sur différentes stratégies répondant aux besoins variés de nos élèves, n'hésitez pas à consulter notre article à ce propos !

 

 

L’enseignement explicite : une stratégie d’enseignement efficace en lecture, en écriture et en mathématiques

Le journal de lecture

Le journal de lecture est un dispositif ralliant la lecture et l’écriture de manière pertinente pour le premier cycle du secondaire ou pour des groupes hétérogènes présentant des lacunes en lecture. Il existe différentes formes de journaux de lecture, certains se concentrant sur l’écriture d’impressions personnelles ou de critiques. Une autre, celle qui sera décrite ci-dessous, se centre plutôt sur les stratégies utilisées pour comprendre l’œuvre. 

 

L’enseignante offre la liberté à ses élèves de sélectionner les extraits de roman de leur choix, sans aucune contrainte. Ils pourront écrire à propos de ce qu’ils souhaitent, en fonction de leurs intérêts. Toutefois, ils doivent élaborer leur écriture en se concentrant sur la stratégie qu’ils ont utilisée pour élaborer leur réflexion. C’est une pratique qui est donc entièrement dirigée par l’élève. 

 

Attention, bien que l’élève soit en contrôle, cela ne signifie pas pour autant de le laisser seul dans cette tâche. Ses réflexions devraient ouvrir le dialogue avec son enseignante, qui, avec des rétroactions personnalisées, aide l’élève à : 

 

  • Verbaliser sa pensée en profondeur,
  • Recadrer le raisonnement,
  • Faire un lien avec un contenu d’enseignement,
  • Mettre en lumière les réussites. 

 


Copie du journal de lecture d'un élève

Copie du journal de lecture d'un élève

 

Le journal de lecture est un outil qui aide les élèves à construire le sens de l’œuvre et l’interpréter pour mieux l’apprécier lorsqu’ils échangeront avec des pairs. De plus, il permet de mettre en lumière les stratégies utilisées par les apprenants pour mieux justifier et étoffer leurs réflexions. Au fil de ses entrées dans le journal, l’élève prend conscience des stratégies qu’il utilise pour comprendre son roman. Le fait de se centrer spécifiquement sur les stratégies donne des balises d’écriture et de réflexions claires et guide les élèves qui ont plus de difficultés. 

Les résumés

Bien des élèves ont la mauvaise manie de lire rapidement le plus grand nombre de chapitres d’un roman afin de s’en débarrasser. Ils ont le sentiment du devoir accompli lorsqu’ils tournent la dernière page de l’œuvre. Toutefois, lorsqu’ils sont questionnés à propos de leur lecture, ils ont peu d’outils pour répondre et réagir adéquatement. Il faut donc les aider à demeurer actifs dans leur lecture, en imposant des moments d’arrêt pour mieux assimiler ce qui vient d’être lu. Les résumés en fin de chaque chapitre s’avèrent particulièrement aidants. 

 

Que doit contenir un résumé de chapitre ?

 

Afin de faciliter la compréhension d’une œuvre longue, les élèves doivent se concentrer sur l’idée principale de chaque chapitre. Au fil de sa lecture, un élève peut noter les événements importants du chapitre, ainsi que les pages de référence du roman, afin de savoir rapidement où chercher s’il a besoin d’y faire référence lors d’une évaluation. L’objectif n’est pas de réécrire l’histoire, mais de synthétiser les informations essentielles de manière concise. Les élèves doivent apprendre à trier les informations en distinguant celles qui sont essentielles de celles qui sont secondaires. Cela implique de se concentrer sur les noms des personnages, les retournements de situation, les étapes importantes de l’histoire (en s’appuyant sur le schéma narratif) et les événements marquants. Il est important d’éviter les détails superflus tels que les descriptions excessivement détaillées des apparences, les informations non pertinentes à l’intrigue principale ou les répétitions. Les élèves doivent également éviter de recopier les dialogues et de copier de longs passages. Ils doivent faire un effort de réflexion et s’approprier les informations.

 

Pour les aider, l’enseignante peut lire à voix haute un chapitre du roman et modéliser le classement des informations sur un tableau, en séparant les essentielles des secondaires. En utilisant uniquement les informations essentielles, l’enseignante rédige ensuite un résumé. Les élèves, ayant écouté la lecture du chapitre, peuvent évaluer la qualité du résumé et déterminer s’il représente fidèlement la lecture. En pratique guidée, les élèves peuvent classer individuellement les informations d’un autre chapitre, partager leurs réflexions sur les informations essentielles, puis rédiger le court résumé souhaité.



Quelques formats possibles pour les résumés

 

 La forme des résumés devrait être au choix de l’élève.

 

  • Sous forme de liste à puces : l’élève note les principaux événements sur un papillon adhésif qu’il colle à la dernière page du chapitre.
  • À la main ou à l’ordinateur : l’élève écrit le nom du chapitre et rédige son résumé.
  • À l’aide d’un ordinateur ou d’une tablette électronique : l’élève utilise l’enregistreur vocal pour créer ses résumés et les réécouter.
  • Sous forme de tableau : l’élève insère des mots-clés témoignant de sa compréhension de l’intrigue. 
  • Sous forme de carte mentale : l’élève résume les chapitres à l’aide d’images, de phrases et de mots-clés. 

L’annotation du texte

Annoter les textes pour favoriser la compréhension de la lecture

Lors de la lecture, il n’est pas rare pour un élève de vivre des moments d’incompréhension, surtout pour des élèves ayant des défis d’apprentissage. Toutefois, même sans diagnostic, la fatigue cognitive de la journée peut mener à ces bris de compréhension. Le niveau de vocabulaire ainsi que les repères culturels employés peuvent aussi être des facteurs en cause. Un bon lecteur n’est pas quelqu’un qui comprend tout du premier coup, mais bien quelqu’un qui est capable d’utiliser des stratégies pour reprendre le contrôle sur sa compréhension.

 

Au fil de sa lecture, l’élève peut surligner des passages dont il n’est pas certain du sens afin de les revisiter plus tard, lors d’une discussion en classe à propos du roman ou d’un cercle de lecture avec ses pairs. Les romans sont faits pour être lus et être discutés, ne l’oublions pas ! Il peut également insérer des papillons adhésifs ou des signets pour marquer les pages importantes à l’histoire, ce qui lui permettra de trouver rapidement des références spécifiques lorsqu’il en aura besoin. 

 

L’utilisation de papillons adhésifs permet aux élèves de faire des arrêts au cours de leur lecture pour réfléchir. À certains moments, l’élève peut noter des mots-clés témoignant de ses réflexions ou questionnements. Il demeure ainsi engagé et actif dans sa lecture. Éventuellement, cela peut se réinvestir dans l’utilisation d’un journal de lecture. 

Pour aller plus loin

À lire
  • Hébert, Manon. Lire et apprécier les romans en classe. Enseignement explicite, journaux et cercles de lecture, Chenelière Édutation, 2019, 240p.
Références bibliographiques ou sources citées
  • Chapleau, N. et Godin M-P. (2020). Lecteurs et scripteurs en difficulté : propositions didactiques. Presses de l’Université du Québec. 
  • Hébert, M. (2019.). Lire et apprécier les romans en classe : enseignement explicite, journaux et cercles de lecture. Chenelière.
Laurence Arcouette, Orthopédagogue à l'Institut des troubles d'apprentissage
Laurence Arcouette
Orthopédagogue à l'Institut des troubles d'apprentissage

Un peu plus sur l'autrice

 

Laurence évolue depuis toujours dans le domaine de l’éducation, comme orthopédagogue ou enseignante en adaptation scolaire. Elle a travaillé auprès d’une multitude de clientèles, allant de la déficience intellectuelle à l’autisme, en passant par le Parcours de formation axée sur l’emploi et les défis d’apprentissage. Les apprenants en difficulté sont ceux qui lui tiennent le plus à cœur. 

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